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p4ges – Les Paiements pour les Services écosystémiques Globaux peuvent-ils réduire la pauvreté

Rina

p4ges invite des parties prenantes au niveau regional pour leur communiquer les résultats préliminaires

L'équipe p4ges invite des parties prenantes de visiter des sites hydrolgiques.
 

 

Le projet p4ges (can paying 4 global ecosystem services reduce poverty?) consacre son travail de terrain dans la forêt humide de l’Est de Madagascar (connue sous le nom de Corridor Ankeniheny Zahamena) pour explorer les divers services écosystémiques en accord avec les valeurs locale et globale, et selon la gestion et l’utilisation du sol lesquelles peuvent influencer la fourniture de ces services. L’équipe de l’hydrologie (la collaboration avec de l’Université de Zurich [UZH), de l’Université de Twente [ITC], de l’Université de Vrije Amsterdam [VUA], de l’Université d’Antananarivo présentée par le Laboratoire des RadioIsotopes [LRI] et de l’Université de Kings College London [KCL]), se focalise sur la question comment les services hydrologiques sont affectés par la déforestation ou la restauration forestière. L’équipe de l’hydro a installé des matériels et équipements hydrologiques modernes et sophistiqués dans les trois sites de différents habitats dans la zone d’Andasibe afin de bien mener la recherche. Elle travaille en étroite collaboration avec l’Association Mitsinjo, une association locale.


Etant financé par l’ESPA, le p4ges a sa préoccupation majeure; la recherche doit avoir des impacts. Afin de s’assurer que les résultats soient utilisés, il est indispensable qu’ils soient avant tout compris par les acteurs locaux ayant le pouvoir de décision sur l’utilisation du sol. Dans cette optique, on a invité les parties prenantes au niveau local et régional de visiter les sites déjà équipés et de leur communiquer les résultats préliminaires. Cela leur permet de poser également des questions relatives à la recherche et au projet en général. Au total, environ trente personnes sont venues à l’événement du “VIP”, y compris les représentants de Madagascar National Parks, le Ministère de l’Agriculture, le Ministère de l’Environnement et de l’Ecologie, le Ministère des Eaux et Forêts, l’Adjoint au Maire, les représentants de l’Association locale et les chercheurs de l’Université d’Antananarivo ainsi que les organisations partenaires.


Avant 9h du matin, la salle de conférence de Mitsinjo est déjà bien décorée et tout était fin prêt pour accueillir les invités. Entretemps, l’équipe de l’hydro préparait déjà les équipements pour les mesures d’infiltration dans le site là où le sol est qualifié dégradé ou épuisé après plusieurs répétitions abusives de mises en culture. Environ, 9h30, tous les invités sont arrivés et Youssouf, le Vice-Président de Mitsinjo a lancé quelques mots de bienvenues. Nasoavina, l’Ex-Président de Mitsinjo, a pris le relais et a prononcé un rapide discours de remerciements envers le projet sans oublier de remercier la venue des invités. Avant une séance de courtes présentations de chaque invité, l’Adjoint au Maire d’Andasibe a rappelé l’importance de l’eau dans la vie quotidienne et il a reconnu la chance de la commune d’avoir un tel projet de recherche, unique dans son genre, dans la zone.


Dr Luciano Andriamaro (Première responsable de la recherche scientifique au sein de la Conservation Internationale et non moins membre de l’équipe de p4ges) a fait une présentation globale du projet, disons un tour d’horizon du projet p4ges; quelles sont les institutions concernées, que font les plusieurs équipes au sein du projet et comment elles travaillent ensemble pour atteindre l’objectif final du projet. Maafaka Ravelona (membre de l’équipe de l’hydro au sein du Laboratoire des Radioisotopes) a pris le relais et a présenté le travail déjà effectué par l’équipe de l’hydro jusqu’ici. Il a commencé par un bref exposé du lien entre l’eau et l’utilisation du sol et le contexte socio-économique aussi bien au niveau local que régional. Il a enchaîné sur les activités de la recherche menée dans la zone et expliqué la relation entre les activités humaines, l’utilisation du sol, l’écoulement du cours d’eau et l’économie des ménages surtout en termes de production agricole. Pour donner une idée claire à l’audience concernant le travail de terrain de l’hydrologie, Maafaka a expliqué les différents chemins de l’eau à partir de la précipitation jusqu’au débit en passant par le cours d’eau (ruissellement, flux d’eau sur le subsurface et l’écoulement souterrain). Avec sa connaissance, Maafaka a expliqué les questions clefs relatives au processus hydrologique:


1. Comment l’utilisation du sol affecte-t-elle l’infiltration, la structure du sol, l’écoulement préférentiel de l’eau?
2. Quelle fraction de précipitation partie-t-elle pour l’eau de ruissellement, pour l’écoulement en subsurface sous les différentes utilisations du sol ?
3. Comment l’évapotranspiration (transpiration, interception) diffère-t-elle dans la forêt, dans les jachères arbustives et le sol dégradé et inculte? et
4. Comment le cours d’eau se comporte-t-il lors de l’évènement « précipitation » et la saison sèche suivant les différentes utilisations du sol existantes?
Une brochure expliquant la recherche avec ses résultats préliminaires a été distribuée aux visiteurs.


Jusqu’à maintenant, les résultats préliminaires montrent que le sol argileux à Andasibe a une capacité d’infiltration plus élévée dans la forêt naturelle par rapport à celle dans le sol dégradé. Cela signifie que l’eau s’infiltre plus facilement et rapidement dans le sol forestier que dans le sol dégradé. Des mesures (dans les jachères arbustives et forêt naturelle) a prouvé qu’environ 10% de la précipitation a été interceptée par la canopée (feuilles et branches); ce qui signifie que ce n’est pas toute la quantité de pluie atteint la surface du sol. Par conséquent, le ruissellement en surface est plus important dans le sol dégradé et relativement faible aussi bien dans la jachère arbustive que dans la forêt naturelle.


La présentation a été terminée par une courte discussion autour des opportunités et des défis relatifs à la communication des résultats au Governement, aux parties prenantes et surtout aux communautés locales. La façon de mettre en pratique les résultats de recherche du projet, dans ou en dehors du cadre de PSE a été particulièrement mis en exergue. En d’autres termes, comment peut-on finalement améliorer d’une manière durable les conditions de vie des communautés locales dans la zone avec les connaissances acquises par le projet p4ges?


Avant la visite du site, les invités ont pris quelques tasses de café avec des beignets sucrés pour accroître un peu leur taux en sucre! Cela aide à monter la pente de la colline du site. Quand ils étaient arrivés sur le site, on les a divisés en deux groupes. Le premier groupe était avec Jaona (LRI), Pepijn (VUA), et Nanne (VUA) et a vu la démonstration en vrai de l’infiltration et de profil du sol pour une éventuelle analyse. L’autre groupe a visité la station météorologique et la parcelle d’essai pour la collecte de ruissellement avec Maafaka (LRI) et Bob (UZH). Pendant ces démonstrations, des explications en détail ont été données concernant la mesure, les données et le processus hydrologique en général. Cela a interéssé les invités. Certains étaient curieux, ce qui a conduit à des discussions et questions. Par exemple, pourquoi choisit-on ce site et pourquoi mesure-t-on les paramètres météorologiques sur les trois différents endroits.


Nasoavina (L’Ex-Président de l’Association Mitsinjo pour la protection de l’environnement) a fait une intervention “Merci beaucoup pour l’explication de ce que vous faites en termes de recherche dans cette zone. C’est très important et notre souhait est que le rapport final ne remplit pas simplement les étagères des scientifiques mais devra être communiqué aux communautés locales et qu’il ait des réels et durables impacts sur l’économie de ménages, pour réduire vraiment la pauvrété. »


Un autre invité a dit: “Merci beaucoup pour nous donner des preuves scientifiques concernant les effets de l’utilisation du sol sur l’écoulement et le débit du cours d’eau. S’il vout plaît, concentrez votre effort sur la diffusion d’information aux communautés locales ici ».


Toutoun (Secrétaire et non moins responsable de l’éducation environnementale au sein de l’Association Mitsinjo): “Merci pour la présentation, je vois maintenant, même la recherche assez compliquée que vous êtes en train de mener peut être expliquée aisément aux enfants de l’école primaire tout en mettant bien l’accent sur les effets positifs et négatifs de l’utilisation du sol sur le cours d’eau ».


Après la visite du site, un bon repas “poulet sauce” a été offert à tous les invités à la salle de conférence de Mitsinjo. Pour terminer l’évènement, Nasoavina au nom de Mitsinjo, a prononcé un discours de remerciements au projet p4ges, y compris à tous les partenaires sans oublier les bailleurs de fonds d’avoir pris l’initiative de recherche dans la zone. Une fois de plus, il a insisté sur l’importance de la communication de l’objectif final et les résultats du projet aux communautés locales. A la fin de son discours, il a mentionné que Mitsinjo est déjà impatient de voir la prochaine vitrine du p4ges financé par l’ESPA. Après le succès de cet évènement, on compte déjà organiser le même évènement mais cette fois-ci au niveau national au mois de Septembre 2015.


Un grand merci à tout ce qui a aidé et facilité cette journée, tout particulièrement aux invités et aux collègues du Conservation International et Laboratoire des RadioIsotopes.


10 avril 2015

Maafaka Ravelona and Bob Zwartendijk