UWB Crest

p4ges – Les Paiements pour les Services écosystémiques Globaux peuvent-ils réduire la pauvreté

Rina

La forêt fournit-elle de l'eau?

 
 

Durant un mois et demi (début Septembre jusqu’à mi-Octobre 2014), l’équipe de recherche de l’hydrologie dans le projet p4ges a installé des équipements spécifiques ayant pour but de comprendre les interactions entre les modes d’utilisation des terres et le processus hydrologique. Le but final de la recherche est d’explorer comment la déforestation et la reforestation influencent la disponibilité de l’eau pour l’agriculture.

Chandra, un post-doc en hydrologie est venu à Madagascar pour 6 semaines et a travaillé avec Maafaka et Jaona pour installer des divers équipements hydrologiques. On les a installés dans les 3 sites différents préalablement choisis, qui se trouvent dans la région d’Andasibe, là où se situent les forêts humides de l’est de Madagascar. On a travaillé ensemble avec l’Association Mitsinjo, écotourisme, reforestation…Les sites comprennent 3 différents modes d’usages d’espace:
- “Tany maty” ou terrain inculte,
- La forêt naturelle gérée par l’Association Mitsinjo
- Le site de reforestation gérée toujours par l’Association Mitsinjo
Durant cette période, nous avons travaillé d’arrache-pied pour bien installer les divers équipements sur les 3 sites pour un an (jusqu’en Octobre 2015). Les assistants locaux assurent le contrôle et le suivi de ces matériels ainsi que la collecte des données. Jaona et Maafaka, en tant que responsables locaux du projet, font également le suivi de matériels et la collecte périodique des données au moins 2 fois par mois.

Comment avons-nous travaillé?

Grâce à l’Association Mitsinjo, nous avons pu identifier des éléments qui ont formé une belle équipe. Celle-ci est composée de Boussy (Marcel), Divana, Com, Jean Yves, Youssouf et Rolland. Ces gens là jouent un rôle important dans ce projet de recherche, ils se sont montrés très motivés quand on s’est rendus à Mitsinjo.
Beaucoup de matériels ont été amenés sur les sites. On l’a fait avec succès grâce aux deux soudeurs locaux, Claude et Pierrot. On avait de la chance, ils étaient toujours disponibles pour nous. Tous les deux sont des bosseurs, du 21 Septembre 2014 jusqu’au 07 Octobre 2014, ils travaillaient d’arrache-pied pendant cette période là. On a acheté les matériels nécessaires soit à Moramanga soit à Tanà (des tuyaux, des feuilles métalliques etc) et on les a donnés avec des instructions suivant les modèles qu’on voulait avoir. Pour éviter la perte de temps, nous, on travaillait dans notre site (installation des équipements), les deux gars s’occupaient de faire un modèle de matériels désirés. Quand le modèle demandé est satisfaisant, on leur a demandé d’en faire plusieurs suivant notre besoin. Tous les jours, à la fin de l’après-midi, on est allé voir la progression de travail de nos soudeurs pour s’assurer qu’ils fassent correctement les choses. A notre surprise, le boulot a été toujours bien fait et fini à temps.
Une autre personne a travaillé avec nous pour l’installation d’une zone de ruissellement, il s’appelle Jean Paul. Etant un peu vieux, on l’a surnommé Papa, il est dans la soixantaine, mais connaît très bien son boulot. Comme Claude et Pierrot s’occupaient de la coupe de la tôle plane et le design, Papa s’occupe de la soudure. Sur site, on s’est organisé, les uns ont installé la tôle plane de 3 m sur 10 m sur le site tandis que les autres ont fait un grand trou pour installer le baril pour la collecte de l’eau de ruissellement. Papa nous a suivis à chaque déplacement sur le site, il a soudé la gouttière avec le cuivre après s’être sûr qu’il n’y point de fuite d’eau, ce qui est à éviter à tout prix, on n’a pas droit à l’erreur. Car la quantité d’eau dans la surface de 3 m sur 10 m doit aller vers le baril pour être mesuré. On s’est rendu compte que le premier jour, tout le monde a du mal à comprendre le fonctionnement de ce genre de boulot, même son objectif pour certains! Mais le deuxième jour, on a compris comment ça marche et tout s’est bien passé après. Voilà pourquoi, l’installation a été rapide.

Qu’est-ce qu’on a installé?

Pour chaque site, des panneaux solaires qui chargent les batteries et le loggers ont été installés. Deux stations météorologiques qui mesurent plusieurs paramètres comme la précipitation, pression de l’air, l’humidité de l’air, le rayonnement solaire, la chaleur du sol, l’humidité du sol à des différents intervalles ont été installées. Ces données vont être ultérieurement utilisées par nos collègues à l’Université de Kings à Londres pour la modélisation.

Une opportunité pour nous d’apprendre des choses!

Chacun de nous avait de la chance d’apprendre beaucoup de choses. On sait et comprend l’utilité de tous les équipements de recherche. Chandra nous a appris comment télécharger et collecter les données. Il nous a informé également sur les petits trucs en cas de problèmes. Plusieurs logiciels de travail ont été installés dans notre laptop.
Les assistants locaux ont été également formés pour la mesure et la collecte des données. Plusieurs instructions ont été données. Pour être sûrs que le message est bien reçu, chacun a fait tour à tour une simulation de collecte de données. Eh oui, ils savent parfaitement comment mesurer la précipitation journalière, la quantité d’eau interceptée dans la forêt...Pendant la formation, quelques questions ont été posées et répondues comme il fallait.
Pour bien mener leur travail dans de bonnes conditions, quelques matériels basiques leur ont été offerts comme les stylos, les carnets, les imperméables…
Pour la sécurité des matériels, on leur a construit deux belles cabanes en bois où ils peuvent dormir et déposer leurs effets personnels. Ils sont contents avec leurs cabanes, certains ont déjà construit de haie autour, pour les embellir un peu.

Le plaisir sur le terrain

On s’est bien éclaté sur le terrain. Tout le monde est conscient que le travail de l’hydrologie n’est pas un jeu et chacun a bien travaillé. En même temps, on s’est bien abusé en racontant des blagues ;) Tous les assistants ont du sens de l’humour en particulier Rolland et Divana ! Ils sont les favoris.
Des fois, on a pris quelques jours de congé et a fait quelques choses d’excitants et d’amusants comme l’acrobranche et la visite de parc de lémuriens en particulier le Indri Indri. Ce genre de lumériens pousse des cris aigus qu’on peut attendre de loin, quel plaisir de les voir et des écouter!
Tous les jours, à la fin de la journée, on a toujours fait de débriefing sur l’évolution de notre boulot et en même temps, planifié les activités du jour d’après. C’était une interactive discussion pour tout le monde.
Grâce à notre dynamique et flexible plan, on a gagné du temps et on a travaillé d’une manière efficiente! Il faut dire que le staff de Mitsinjo nous a été très utile, ils étaient toujours coopératifs, ce qui a facilité effectivement notre travail.
A la fin de notre terrain, on a organisé une fête pour remercier toute l’équipe. Tout le monde a répondu present! Le Vice-président de l’Association Mitsinjo a fait un bon et long discours alors que les autres étaient déjà impatients pour boire! Chacun s’est éclaté à fond.

Date: le 6 janvier 2015

Maafaka Ravelona